
Amplifier les politiques sociales
Centres sociaux
Acteurs incontournables de la vie des quartiers lillois, les centres sociaux ont subi des coupes sombres dans leurs budgets ces derniers temps. Cela ne va pas aller sans affaiblissement et dégradation de la qualité de service fourni aux habitants.
Pourtant, nous considérons que ces structures associatives sont un atout majeur pour notre ville et ses habitants.
En dehors des exigences imposées par la CAF, sur les activités et le caractère social, pour la labellisation "Centre Social" et les subventions qui y sont liées, ces structures restent des associations qui laissent place à l’initiative et la créativité citoyenne.
Par ailleurs, pour certaines activités et en particulier les centres de loisirs (CLSH), les centres sociaux se voient déléguer en partie une compétence de la ville.
Cette situation nécessite un dialogue et un partenariat Ville-Centre sociaux renouvelés. Il est impensable que ceux-ci soient en concurrence avec les services de la ville et réciproquement.
Notre priorité, dans ce domaine, sera d’assurer que les activités sociales couvrent l’ensemble du territoire municipal, avec une harmonisation des tarifs et une exigence de haut niveau concernant la qualité des activités, les conditions de travail et la sécurité, tant pour les salariés que pour les usagers.
Les outils de l’économie solidaire
La ville soutiendra l’installation de nouveaux outils de l’économie solidaire tels que les garages solidaires, les ressourceries, ou les épiceries solidaires. Ces outils prendront de préférence la forme coopérative. La ville pourra intervenir par la mise à disposition ou la location de locaux commerciaux ou par des participations au capital (Sociétés de Coopératives d’Intérêt Collectif). Cette politique sera impulsée prioritairement dans les quartiers enclavés.
En ce sens, les conseils de quartiers pourraient devenir des lieux d’émergence de ces projets. Cela nécessite d’y :
- faciliter l’expression des idées chez les habitants et dans les Conseils de quartier
- mettre en place des moyens spécifiques pour aider à développer les idées émergeantes
En aval de ce processus, des moyens devraient être mobilisés pour :
- faciliter leur transformation en projets
- en accompagner la réalisation.
Ces lieux pourraient également mener des activités culturelles et de développement local et être soutenues à ce titre.
Enfin, les épiceries solidaires pourraient plus particulièrement être notamment chargées de commercialiser les productions des agriculteurs locaux (en vente directe ou sous forme de paniers) ainsi que d’autres produits locaux bios ou conventionnels.
Pour un sport populaire
Les activités physiques et sportives sont fondamentales pour le développement de l’être humain. Le corps a toujours été un enjeu de domination et toutes les doctrines d’oppression commencent par la négation ou le contrôle du corps.
La Ville a développé une politique sportive ambitieuse et y consacre des budgets significatifs.
Cette politique se doit d’être en priorité orientée vers les attentes des habitants.
C’est pourquoi nous préconisons :
- De dimensionner les bâtiments aux besoins des habitants pour favoriser l’accès de tous pour en garantir la proximité et l’accessibilité pour l’inclusion de tous.
- D’ouvrir les équipements prioritairement aux clubs amateurs, aux associations sportives, aux scolaires et aux habitants souhaitant pratiquer des activités physiques libres de toutes contraintes.
- De développer la gratuité.
- D’instaurer la concertation avec les habitants sur l’utilisation des créneaux horaires et des besoins en équipement.
- Le sport professionnel et le sport de haut niveau ne pourront être soutenus par la collectivité sans un investissement prioritaire de l’État et des fédérations.
- De développer dans les quartiers des équipements en libre accès (par exemple, parcours sportif ou "workout" ).
- De sortir de la logique du financement des clubs sportifs sur le seul critère de leur classement en championnat (ce qui instaure une logique de concurrence entre leur membres)
Personnes âgées
L’état de santé de nos aînés est variable et leurs situations sociales diverses. Certains sont entourés et autonomes, d’autres doivent être accompagnés : tous méritent notre attention. Des dispositifs existent d’accompagnement à domicile, portage de repas, visites, suivi attentif en période de risques. Ils seront maintenus.
Un effort sera fourni pour mettre en synergie les intervenants afin de proposer des services moins sectorisés et plus durables.
Pour les personnes âgées dépendantes hébergées en EHPAD, il existe aujourd’hui, un établissement réparti en six unités. Cette dispersion augmente le prix de journée sans pour autant favoriser la qualité de l’accompagnement. Nous proposerons et étudierons, avec le Conseil Général du Nord et l’Agence Régionale de Santé, la reconstruction de cet établissement en trois unités au lieu de neuf pour moderniser les espaces, améliorer la qualité de l’accompagnement et rationaliser les coûts. Nous réfutons l’idée de concentrer tous les résidants sur un seul établissement car nous voulons préserver des hébergements à taille humaine.
Nous développerons avec les bailleurs des programmes où les logements pourront évoluer, en superficie, au fil de la vie et nous imposerons des règles d’accessibilité pour tous.
Handicap
La loi pour l’Égalité des droits, des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap semble, pour trop d’acteurs, facultative. Pourtant, de nombreux progrès ont pu être réalisés durant ce mandat.
Ce bilan traduit des avancées, certaines ont été gagnées de hautes luttes. La mise en accessibilité des bâtiments aurait pu être effective dans les délais prévus par la loi si la Ville avait choisi d’y consacrer chaque année 7,5% de nos investissements.
Pour une ville inclusive et accessible au bénéfice de tous.
- Nous consacrerons 8% du budget investissement à l’accessibilité pour tous durant les trois premières années de notre mandat pour compenser le retard accumulé.
- Nous créerons un observatoire de l’accessibilité avec les associations, les publics concernés, les élus et les techniciens de la Ville.
- Nous soumettrons l’ensemble des projets devant la Commission Lille Ouverte à tous pour garantir l’égalité des droits et l’accès à la citoyenneté pour tous.
- Nous développerons encore davantage l’accès de la personne porteuse de handicap à tous les équipements et espaces de la ville, du jardin public, à l’école aux activités périscolaires, aux salles de culture, de sports et de loisirs.
- La mise en accessibilité des bâtiments favorisera l’accès pour tous à l’école et une mission d’accompagnement des enfants en situation de handicap sera créée pour accompagner les familles dans les démarches trop souvent complexes pour l’inclusion scolaire.
Au niveau métropolitain
- Nous ferons de l’accessibilité des trottoirs et des voiries une priorité du mandat.
- Nous proposerons que des crédits dédiés soient réservés pour la mise en accessibilité des voiries déjà existantes avec une programmation concertée entre les villes et les associations. Un bilan détaillé sera publié chaque année.
Santé
Aujourd’hui, près de 30 % des Français renoncent aux soins ou les retardent. Les inégalités en matière de santé traversent l’ensemble de la population.
Elles sont liées notamment au revenu, à la catégorie sociale, au lieu de résidence. Ainsi, la différence d’espérance de vie est de 7 ans entre les cadres supérieurs et les ouvriers. L’obésité est 7 fois plus fréquente chez les enfants d’ouvriers que chez les enfants de cadres.
La Région Nord-Pas-de-Calais affiche des records nationaux en termes de cancers, mortalité précoce, suicide.
Les politiques ne sont pas démunies face à cette situation. La ville de Lille peut et doit promouvoir une approche globale de lutte en faveur de l’amélioration de l’état de santé de la population.
- En développant un programme d’éducation à la santé dans toutes les écoles primaires et auprès de tous les agents.
- En renforçant les moyens accordés aux services sociaux pour l’aide à l’accès à la couverture maladie universelle complémentaire, aux services de santé, aux soins.
- En favorisant l’expression des citoyens sur leurs critiques, leurs difficultés et leurs interrogations sur le système de santé.
Développer la prévention
Toutes les politiques de la ville doivent être analysées sous l’angle de leur impact sur la santé : les menus et la qualité des produits alimentaires dans toutes les cantines scolaires et municipales, l’impact sur l’environnement des constructions, des travaux publics, des produits utilisés pour l’entretien des espaces verts et des bâtiments municipaux, etc.
La petite enfance est d’autant mieux protégée qu’elle bénéficie de services de PMI, de crèches, de lieux d’accueil par des professionnels qualifiés ;
Nous soutiendrons les associations liées à l’information sur la sexualité, les modes de contraception, les substances addictives.
Agir pour un service public de santé
Tous les acteurs de santé doivent être mobilisés pour assurer un service médical à la hauteur des connaissances médicales et des besoins de la population. Les médecins généralistes, les spécialistes, mais aussi la médecine du travail et la médecine scolaire sont parties prenantes de l’état de santé de la population. Ils doivent trouver à la Mairie un lieu de rencontres régulières et opérationnelles.
Le message doit passer au CHRU de Lille au sein duquel la vile est représenté : une politique de gestion purement comptable de l’hôpital, les suppressions de personnel, l’intimidation des syndicalistes ne sont pas acceptables. Il faut revenir aux missions de l’hôpital pour assurer une égalité d’accès aux soins et une prise en charge globale des personnes, incluant l’éducation à la santé, la prévention et un suivi régulier des patients.