
Une politique de clinquant menée au détriment du fonctionnement
Guy
consultant associatif
« J’étais au Front de Gauche avant même le Front de Gauche ». Cette affirmation de Guy Kugler pourrait être celle de nombreux militants pour lesquels la création du Front de Gauche a représenté un débouché politique crédible et porteur d’espérance. Ce consultant associatif fait partie de cette génération en attente qui fut réveillée par la Victoire du Non à la constitution européenne libérale en mai 2005.
« J’ai embrayé le mouvement à cette époque, » explique Guy Kugler. « J’habitais alors en Ile-de-France. J’ai vraiment milité pour le Non. Je pensais alors que ce mouvement devait perdurer afin de mettre un terme à la représentation unique de la Gauche par le PS. En 2007, lors des élections présidentielles, j’ai regretté que le mouvement n’aboutisse pas. »
« Le Front de Gauche, moteur d’un engagement au-delà des partis »
« Quand le Front de Gauche est né, je me suis rapproché des instances locales, à Lille. Je fais partie des citoyens engagés qui veulent le changement, mais qui n’appartiennent à aucun parti » mais qui sont déterminés à prendre leur part à une dynamique de gauche.
« Le Front de Gauche, précise Guy Kugler, est la raison, le moteur d’un engagement au-delà des partis. » Le consultant associatif a donc fait campagne pour le Front de Gauche, lors des élections cantonales, présidentielles et législatives.
« Lorsque les municipales ont été annoncées, je savais que mon attitude dépendrait de l’existence ou non d’une liste du Front de Gauche autonome à Lille. Soit il y avait cette liste, et je m’engageais pour la campagne municipale, puis pour les européennes. Soit il n’y avait pas de liste autonome du Front de Gauche à Lille et je ne m’engageais dans aucune des campagnes électorales. »
« A Lille, affirme Guy Kugler, l’intérêt d’une liste du Front de Gauche, c’est l’occasion de sortir de la longue histoire de la politique lilloise qui relève d’une politique des copains et des coquins. »
« Une politique de clinquant menée au détriment du fonctionnement »
Guy Kugler juge sévèrement la politique de Martine Aubry. « Ce qui me gêne, explique-t-il, ce ne sont pas les investissements réalisés, mais qu’à chaque fois on aille chercher le meilleur architecte, le meilleur projet….et donc les projets et les démarches les plus chers. Martine Aubry, estime Guy Kugler mène une politique du clinquant au détriment du fonctionnement. »
« Cette critique vaut pour les frais engagés pour le Grand Stade. Pourquoi , s’interroge Guy Kugler, engager ainsi l’avenir de la collectivité alors que l’équipe du Losc est leader une année. Le système public-privé, considèril, est une aberration qui coûte les yeux à la tête à la collectivité. »
Même critique, concernant le Jardin des Sports, le complexe sportif situé entre le Faubourg-de-Béthune et Wazemme où se retrouvent les férus d’arts martiaux, de football, d’escalade ou encore de basket. « C’est vachement beau, admet Guy Kugler, mais je ne suis pas sûr que l’on ait besoin de ce luxe pour faire fonctionner les activités. »
« A Lille, on ne connaît pas le consultation »
Autre critique adressée à l’équipe de Martine Aubry. « A Lille, estime-t-il, il n’y a pas de consultation. Ce que la municipalité considère comme une consultation, souligne Guy Kugler, c’est inviter les citoyens à une réunion pour leur présenter des projets déjà écris. Lors de ces réunions, on annonce ce qui est prévu et on ne demande pas aux personnes concernées comment elles voudraient que cela se passe. Par contre, les propositions faites ne sont pas entendues. »
« Enfin, juge sévèrement Guy Kugler, qui fut lui-même membre d’un conseil de quartier, les décisions des conseils de quartiers ne sont pas appliquées. »
Voilà toutes une série de raisons, liées à la politique menée nationalement depuis de nombreuses années par le Parti Socialiste et localement par l’équipe de Martine Aubry qui explique l’engagement de Guy Kugler, dans cette campagne des municipales aux côtés de la liste du Front de Gauche.
Des associations en difficultés
Consultant, il a créé en 2003 le service Samu-Associatif®, développé aujourd’hui dans le cadre d’une association éponyme, Guy Kugler, homme de terrain connaît bien les difficultés actuelles du milieu associatif. Un milieu qu’il suit depuis 2003, à travers son action en amont et en aval du dispositif local d’accompagnement.
Le consultant associatif estime que les difficultés actuelles des associations ont deux origines : trop souvent le fait associatif lui-même et aujourd’hui les restrictions budgétaires.
« Pour sortir la tête de l’eau, certaines d’entre-elles, souligne Guy Kugler, ont besoin d’être accompagnées pour prendre les bonnes décisions, pour s’adresser aux bonnes portes. Les difficultés pour certaines associations viennent d’une trop grande approximation des réalités. »
« Pour d’autres associations, et en particulier durant cette période, les difficultés auxquelles elle sont confrontées naissent d’une diminution des subventions qui sont accordées. » Ainsi, pour 2014, on annonce 40 000 suppressions d’emplois dans le secteur. Un immense plan social invisible s’avance. Les annonces faites par François Hollande lors de sa conférence de presse du 14 janvier invitant les collectivités à accroître encore les économies ne sont pas rassurantes de ce point de vue. Le Samu-associatif risque d’avoir fort à faire dans les mois et années à venir. D’où l’intérêt d’une autre politique, d’une politique de gauche tant au niveau national, qu’au niveau local.