
Lille : une ville solidaire et accueillante
Lille, une ville ouverte sur le monde !
La Ville de Lille est engagée depuis de nombreuses années en faveur de la Solidarité Internationale. Signe d’une ville cosmopolite et ouverte sur le monde, de nombreux lillois contribuent de manière volontaire à des échanges, des correspondances et des actions de coopérations internationales.
Jumelages :
Les jumelages sont une richesse pour notre ville. Nous voulons approfondir les relations de solidarité internationale par la construction de coopérations qui contribuent à apporter des solutions communes face à la crise actuelle. Notre démarche se fonde sur la souveraineté des peuples et une coopération mutuellement avantageuse.
La pratique de projets liés à une notion de citoyenneté mondiale permet de créer de nouveaux liens entre des Lillois de cultures différentes. Les élu-es locaux ont un rôle à jouer dans la construction de ces actes de solidarité.
À travers nos échanges avec nos villes jumelées, mais aussi à travers les relations d’amitié que les Lillois peuvent tisser à travers le monde, en particulier au sein des mouvements sociaux, la Ville de Lille doit travailler prioritairement à convergence de luttes et de projets locaux portant l’ambition d’une société solidaire, ouverte, pacifiste et internationaliste.
Un forum international, de convergence des luttes et des alternatives.
Afin d’encourager l’implication citoyenne, et en premier lieu celle des Lillois, nous proposons, que lors du prochain mandat, Lille soit l’hôte d’un forum international, de convergence des luttes et des alternatives.
Nous soumettrons cette proposition aux mouvements sociaux et nous garantirons l’engagement de la ville pour participer à l’organisation de cette rencontre.
Cette manifestation doit être l’occasion de découvrir des initiatives concrètes, d’inspirer les citoyens pour la mise en œuvre d’actions concrètes locales et internationales et de faire bénéficier notre ville des réflexions et initiatives contre les inégalités, pour la démocratie et la paix.
Lutte contre l’expulsion des sans-papiers
Nous refusons que celles et ceux qui participent à la richesse de notre région par leur travail soient menacés d’expulsion parce que leur situation administrative n’est pas régulière. Les valeurs qui sont au cœur de notre engagement impliquent notre mobilisation pour leur protection. Nous refusons que les enfants, les jeunes majeurs et les étudiants suivent leur scolarité avec la peur au ventre de se faire contrôler en allant au lycée ou à l’université, ou de voir leur famille brisée par l’expulsion d’un de leurs parents.
Tisser de nouveaux liens sociaux entre habitants des nouveaux quartiers urbanisés.
La ville a requalifié de nombreux quartiers de la ville, voire aménagé de nouveaux quartiers (Bois Blancs, Bois Habité). Ces aménagements ont peu impliqué les populations et été largement livrés aux promoteurs. Il en résulte souvent des habitats impersonnels et où les nouvelles populations nouent peu de liens avec les habitants installés de longue date..
Pour cela, il est important :
- de prévoir, dans la conception des quartiers, des espaces urbains nécessaires permettant la sociabilité et les initiatives des habitants.
- de développer des actions favorisant les échanges et liens sociaux entre habitants (fêtes de quartier, conférences, concerts).
La sécurité des Lillois : une responsabilité collective.
Le débat actuel sur la sécurité tend à se focaliser sur le couple répression / prévention, et de plus en plus sur la seule répression. Le débat public occulte totalement sa dimension sociale. En effet, l’installation du chômage de masse et de la précarité généralisée dans la vie quotidienne ont entraîné une accentuation de la délinquance et des incivilités. Qui plus est, ce débat s’organise de manière sélective, en présentant les classes populaires comme les nouvelles « classes dangereuses » tout en garantissant l’impunité à la délinquance des riches (évasion et fraude fiscale).
Nous considérons que la délinquance et les incivilités appellent une réponse équilibrée, reposant sur la prévention, la répression et la résorption de l’insécurité sociale. Sur ce point, nous apportons des solutions concrètes, en recentrant l’action de la municipalité sur l’économie locale et la satisfaction des besoins fondamentaux des Lillois.
Localement, il convient de tirer le bilan (globalement négatif) de l’ère Sarkozy :
- les effectifs de la police / gendarmerie ont fortement diminué, à Lille comme ailleurs,
- les services de police ont été soumis à la « culture du résultat » et à ses effets pervers : cela les a amenés à recentrer leur action sur les « coups d’éclat » (patrouilles motorisées sur les grands axes, contrôles d’identité dans les transports en commun) au détriment du travail de proximité.
Nous constatons que les missions de la police nationale restent prisonnières de ces logiques. Des moyens supplémentaires ont certes été obtenus mais restent insuffisants. La municipalité doit agir pour obtenir d’autres effectifs supplémentaires et améliorer le dialogue entre polices nationales et municipales.
La municipalité doit également apporter une réponse globale aux problèmes de tranquillité publique se posant particulièrement à Lille : dépôts d’ordures sauvages, rodéos en quad ou motos, garages à ciel ouvert.
Nous proposons de mettre en place, dans les différents quartiers, des unités de tranquillité publique regroupant des médiateurs, des agents de police municipale, voire ponctuellement des agents en charge de la propreté publique. Des équipes mixtes seraient déployées dans les quartiers. Ce dispositif s’appuierait également sur des visites de quartier mensuelles regroupant des agents de ces unités ainsi que des habitants. Ces visites viseraient à identifier sur site les difficultés rencontrées par les habitants et à y apporter une solution globale : ramassage des ordures, installation de ralentisseurs sur les axes des rodéos nocturnes, médiation avec les bailleurs sociaux, ...
Nous refusons :
- La concurrence entre les polices nationales et municipales : la police municipale n’a pas vocation à pallier au désengagement de l’État,
- Le gaspillage de moyens financiers dans l’acquisition de matériels High-Tech pour surveiller les citoyens sachant que leur efficacité est très loin d’être démontrée.
Nous voulons :
- Obtenir le rétablissement des effectifs de la police nationale à leur niveau de l’avant - Sarkozy et la réorientation de .leurs missions sur la proximité et le travail de terrain,
- Mettre en place des unités de tranquillité publique, apportant une réponse globale aux difficultés rencontrées par les habitants,
- Organiser les assises de la police municipale lilloise dans le but d’associer les policiers municipaux à la mise en œuvre de la politique de tranquillité publique de la municipalité,
- Un débat public constant et médiatisé entre police nationale et municipalité portant sur les zones identifiées comme étant minées par la délinquance, l’action à y mener ( patrouilles régulières pouvant donner lieu à des repérages, des témoignages et une action répressive ciblée) et une évaluation par la consultation semestrielle des habitants sous forme de questionnaire.
Les enjeux de la nuit
La nuit, c’est une absence de lumière qui a partiellement partie liée avec l’horloge biologique.
En ce sens, elle est souvent, à tort, opposée au jour, et implicitement définie comme le temps de l’inactivité, du repos [1] ou de la fête. Sans compter le recours aux trois huit, une rapide revue des métiers de la nuit [2] (réceptionnistes, agents d’entretien, boulangers, agents de sécurité, personnels soignants, barmen et serveurs, trieurs indexeurs à la poste…) suffit néanmoins à rappeler la continuité et l’entrelacement entre les activités diurnes et nocturnes [3].
De même, la composition de la commission de vie nocturne ou celle des groupes de travail des États généraux de la nuit révèle combien le cadrage de la nuit par la mairie de Lille est réducteur.
En somme, il s’agit de s’assurer que la fête – et les activités économiques qui lui sont liées – puissent se dérouler en minimisant les nuisances (sécuritaires, sonores, sanitaires) et en garantissant la « tranquillité publique ». Pour autant, même en ne se tenant qu’à la vision festive de la vie nocturne, les enjeux semblent accaparés par les problématiques des bars et discothèques.
Propositions :
Revoir le fonctionnement de la commission de vie nocturne pour prendre en compte les aspiration des habitants.
Mise en œuvre d’un plan acoustique, non limité au centre ville, avec des aides sur la même modalité que pour le plan terrasse.
Sectorisation spatiale et professionnelle de la vie nocturne :
La vie nocturne n’est pas que nuisance. C’est au contraire une séquence de la journée, propice à la détente, à la sociabilité, aux rencontres, à la discussion voire aux mobilisations. De ce point de vue, il n’est pas compréhensible que la vie nocturne soit concentrée dans certains quartiers (rues Masséna, Solférino et Vieux Lille) en vertu des dérogations municipales accordées au régime général (ouvertures tardives à 3h, contre minuit en semaine, 1h le vendredi et 2h le samedi).
Il serait sans doute préférable de mettre fin à cette sectorisation qui génère une concurrence déloyale et aboutit à concentrer les nuisances (incivilités, bruit, vulnérabilité …). Sauf à remettre tous les établissements au régime général, on pourrait envisager d’accorder plus largement les ouvertures tardives (sous condition du respect de la règlementation, notamment vis-à-vis de l’acoustique), voire même d’étendre les horaires de fermeture (ce qui permettrait d’éviter les migrations nocturnes de flux de population à partir de 3h)..
En outre, on est en droit de se demander pourquoi les établissements vendant de l’alcool bénéficient d’ouvertures tardives alors que ce « privilège » n’est accordé – par tradition – qu’à deux restaurants lillois [4] ? Cette situation de pénurie concernant la restauration tardive a d’ailleurs engendré le développement d’une vente ambulante nocturne illégale, elle-même source de nombreux attroupements nocturnes..
Accès à la « culture » :
Les cafés-culture ou cafés-concerts, des lieux de petite taille pouvant accueillir occasionnellement des artistes, sont soumis à une multiplicité de règlementations très contraignantes qui mettent en péril leur existence. Ce sont pourtant des acteurs de premier plan concernant la promotion d’acteurs locaux et, plus généralement, la diversité et la démocratie culturelle. Il convient de réfléchir à des normes davantage adaptées à la taille des petits lieux, développer la concertation avec les administrations publiques et les riverains. (voir http://bar-bars.com)
La discrimination à l’entrée. Travailler en lien avec les associations pertinentes (Kif Kif notamment) pour éviter les pratiques discriminantes à l’entrée des discothèques et bars employant des physionomistes.
Hyper-alcoolisation
Enjeu montant des politiques de sécurité urbaine, l’hyper-alcoolisation – en particulier des jeunes – ne peut pas être ignorée. Aucune solution miracle ne peut être proposée pour un enjeu aux causes aussi multiples. Nous pouvons cependant diversifier davantage les modalités de prévention, poursuivre la promotion du label « quality bar » ou, de manière plus positive, de réfléchir – en lien avec le service Jeunesse – à une offre festive alternative (événements sans alcool mêlant concerts, karaoké, dj-sets, tournoi de ping pong… ou encorre l’ouverture des installations sportives) à l’instar de ce qui se pratique dans certaines villes espagnoles (Oviedo, Gijon) ou à Rennes (avec les soirées Dazibao [5]).
Transports publics nocturnes
L’accès à l’espace public nocturne suppose aussi l’existence d’une offre publique (gratuite !) de mobilité nocturne, afin d’offrir une alternative à de longs déplacements piétons ou à l’usage de la voiture.
Espaces de médiation et de délibération concernant les enjeux nocturnes
L’existence d’une Commission de vie nocturne depuis 2003 est sans doute un outil utile pour échanger les informations entre professionnels de la nuit, services de la mairie, polices municipale et nationale. Sa composition mériterait d’être élargie pour en faire un outil plus pertinent. Actuellement, seuls les patrons de bar et de discothèques sont représentés, avec une forte représentation des quartiers festifs. Il conviendrait non seulement d’élargir cette représentation aux autres quartiers mais, surtout, d’élargir la composition à d’autres acteurs municipaux (service culture, service jeunesse), associatifs (association luttant contre la discrimination par exemple, mais aussi associations de riverains) et aux salariés concernés afin de faire de la CVN autre chose qu’un lieu d’exercice du lobbying marchand.
L’autre innovation à la mode, portée par le Collectif Culture Bar-Bar, expérimentée à Amsterdam depuis le début des années 2000, et reprise par Anne Hidalgo à Paris, c’est l’élection d’un maire de nuit. Mesure qui a le mérite de déconnecter la vie nocturne des seuls enjeux sécuritaires et de donner à voir la diversité des enjeux nocturnes.
Notes :
[1] Un enjeu spécifique à la nuit est bien évidemment la problématique du droit au logement et de l’hébergement d’urgence.
[2] Juridiquement, le travail de nuit est celui réalisé de 21h à 6h.
[3] En 2009, 15,2% des salariés travaillent la nuit, soit près de 3,5 millions de personnes (enquête emploi 2009, Insee/Ministère du Travail). Il serait peut-être utile de réfléchir aussi à la question des crèches de nuit.
[4] La Chicorée, le Pékin.